Maison des artistes : les discours approximatifs et manipulateurs stigmatisent un peu plus les artistes plasticiens sans les aider à sortir de leurs difficultés

Divers commentateurs et pétitionnaires prennent parti dans le débat au sujet de la Maison des Artistes. Leur connaissance approximative de ce qu’est concrètement la MDA et des réels problèmes rencontrés dans le monde des arts visuels laissent les plasticiens informés stupéfaits.

Cette connaissance approximative sert un discours qui prône la suppression de toutes les formes susceptibles de relayer l’art en recherche, des centres d’art, des FRAC et de l’enseignement des arts plastiques à l’école.

Elle masque les problèmes réels des plasticiens et de leurs familles, une population dont la situation sociale est globalement précaire


RESTER CREDIBLE

  • La MDA recouvre deux activités : l’une, facultative, relève d’une association présidée par Remy Aron qui regroupe 8000 adhérents volontaires. Aucun artiste n’est obligé d’y adhérer. Des personnes qui ne sont pas artistes y adhèrent.
  • L’autre, essentielle, concerne la sécurité sociale de plus de 30000 artistes visuels. Elle est gérée par un conseil d’administration élu, présidé par Gilles Fromonteil.
  • Remy Aron profite de la connaissance approximative des commentateurs pour laisser penser qu’il s’exprime au nom de tous.
  • Non seulement il ne dispose d’aucune légitimité pour représenter l’activité sécurité sociale, mais il développe un discours sans consultation des adhérents de l’association.
  • Le CAAP, comme d’autres organisations professionnelles, demande depuis des années la séparation des deux entités pour que cessent ces manipulations.
  • Cette demande a déclenché une double inspection de l’association, de la part des ministères du travail et des affaires sociales et de la culture, dont le rapport a clairement mis en évidence les dysfonctionnements et les dérives.
    Rapport de l’inspection

SOUTENIR LE DISCOURS DE REMY ARON C’EST SE TIRER UNE BALLE DANS LE PIED

Remy Aron défend depuis des années un académisme réactionnaire. Étendre cette position à celle de la communauté des plasticiens est franchement insultant et n’aide en rien à les sortir d’une précarisation croissante.

Comment améliorer cette situation sociale déplorable dans laquelle se trouvent placés dans leur très grande majorité les plasticiens ?

  • En supprimant le Ministère de la Culture, les FRAC, les DRAC, les centres d’art ou encore l’enseignement des arts plastiques à l’école ?
  • En opposant l’esthétique des uns contre l’esthétique des autres ?
  • En opposant les artistes connus et ceux qui le sont moins ?

Vouloir soutenir les plasticiens en polémiquant au sujet de l’art institutionnel sert des intérêts partisans ou idéologiques sous des prétextes esthétiques qui occultent les problèmes de terrain.


Certes, il est nécessaire que l’État et les DRAC publient ligne par ligne leurs budgets. Certes nous demandons un audit et un bilan de la politique menée dans les arts plastiques depuis 25 ans, ainsi que l’ouverture d’ un débat après publication de cet audit.

Mais quel est le commentateur ou le texte pétitionnaire qui exige de la part de l’État :

  • la publication d’un décret permettant l’instauration du droit de présentation comme l’y autorise la loi relative aux droits d’auteurs de 1957, et cela pour permettre aux artistes de sortir d’une culture de la gratuité ;
  • la mise en place d’une charte déontologique, pour tous les lieux de diffusions institutionnels (FRAC, centres d’art, écoles d’art, etc.) et les lieux dépendant des collectivités territoriales, entraînant l’obligation de conclure des contrats précis et identiques pour l’ensemble de ces structures, ainsi que la mise en place d’un grille des rémunérations ;
  • la prise en compte par la protection sociale des accidents du travail et les maladies professionnelles des artistes plasticiens ;
  • la création d’un dispositif leur permettant de bénéficier d’une formation professionnelle continue ;
  • et la mise en place de commissions collégiales où les artistes plasticiens seront représentés à parité avec les autres acteurs de l’art contemporain dans toutes les structures et commissions les concernant ?

Le CAAP