L’info Noir/blanc n° 30

Sommaire

  • Association La Maison des Artistes : Annulation des élections
  • Taxe professionnelle : les photographes-auteurs exonérés…
  • Formation professionnelle
  • Frac, toujours… Compte-rendu des journées professionnelles des FRAC
  • Les courriers du CAAP
  • CNAP : nominations
  • et la revue de presse

Edito

Droit de présentation publique

L’année 2003 restera pour les plasticiens celle où ils auront su, pendant plusieurs jours, se rassembler et rassembler des personnes de tous horizons autour des questions qui les préoccupent. Non pour se plaindre de leurs difficultés, ni pour jouer de l’invective, mais pour contribuer à la formation des modalités objectives qui définissent les conditions dans lesquelles se déploient leurs activités.

Ces premières Rencontres Nationales des Artistes Plasticiens auront permis d’aborder des questions décisives : l’artiste, une profession ? Les collectifs ont-ils une existence sur le plan international ? Y a-t-il encore une critique d’art ? Pourquoi et comment l’artiste intervient-il dans le milieu scolaire ? en quoi les squats et les collectifs forment-ils des lieux de vie, de travail, en quoi génèrent-ils des dynamiques de groupe ? Quelles relations établir entre les associations d’artistes et les institutions ? Comment aborder les questions des nouvelles technologies, de l’édition, du droit d’auteur, de l’entrave économique, des relations avec l’entreprise ou avec les milieux politiques...?

Ces questionnements ont donné lieu à une année de travail préparatoire et à la conduite d’ateliers interactifs pendant les rencontres. Les résultats de ces réflexions sont en cours de décryptage et de mise en forme pour être publiés : il s’agit de constituer le socle réflexif des chantiers que l’on engage désormais au
quotidien.

Parmi ces chantiers, la question du droit de présentation publique s’avance comme l’une de nos préoccupations majeures : pas un débat lors des Rencontres nationales qui n’ait vu ressurgir ce leitmotiv. Alors que l’on estime normal de rémunérer un chorégraphe, un musicien, un danseur ou encore un acteur, il apparaît encore déplacé dans la majeure partie des structures d’accueil d’attribuer automatiquement une rétribution à un plasticien pour la présentation de son travail.

Le droit de présentation publique a pourtant une base juridique, la loi du 11 mars 1957, article L 122-2 du code de la propriété intellectuelle. Un certain nombre d’intermédiaires (directeurs de centres d’art ou de FRAC) ont entamé une réflexion à ce sujet : ils souhaitent la réalisation d’une simulation économique pour connaître l’enveloppe budgétaire que le paiement systématique de ce droit nécessiterait . Le ministère de la Culture de son côté évoque un droit contractuel, que chaque artiste devrait négocier individuellement. Cette position est une dérobade. Car l’application du droit de présentation publique dépend largement des DRAC et des élus des collectivités territoriales, qui subventionnent les lieux d’expositions. Il faut les convaincre - et sans doute faudra-t-il leur forcer un peu la main – de créer des lignes budgétaires dans les demandes de subvention pour rémunérer les artistes. Un décret d’application, avec un barème selon les lieux et le type d’expositions comme au Canada ou en Suède, faciliterait une application globale et effective. Nous nous fixons pour objectif de
l’imposer.

Ne devons-nous pas, chacun d’entre nous – et nos associations – profiter de la campagne pour les élections régionales pour interroger les candidats et leur demander de s’engager sur le droit de présentation publique ?

Christophe Le François,
Antoine Perrot

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